Interview : Philippe Plessis, dirigeant de Proexpace
Bonjour, pouvez-vous vous présenter ainsi que votre société ?
J’ai 57 ans, et j’ai repris l’entreprise il y a dix ans, en 2013. À l’époque, l’entreprise était très axée sur la grande distribution, avec Sudexpo et Proexpace comme entités. Elle comptait une vingtaine de collaborateurs et réalisait un chiffre d’affaires d’environ 4 à 5 millions d’euros.
Depuis, nous avons parcouru un long chemin et sommes désormais principalement orientés vers Proexpace, en gardant cependant une présence dans la grande distribution. Notre chiffre d’affaires a augmenté pour atteindre environ 10 à 11 millions d’euros avec 37 collaborateurs. Nous sommes maintenant bien structurés et sommes devenus une référence dans l’aménagement des pharmacies à l’échelle nationale.
Quelles sont les différentes étapes importantes d’un projet d’agencement réussi ?
Pour réussir un projet d’agencement, il y a plusieurs étapes clés.
La première est l’échange avec le client pour comprendre ses besoins. C’est à ce moment-là que nous utilisons des outils tels que des cahiers de tendances pour aider le client à formaliser son projet.
Une fois le brief finalisé, notre bureau d’études commence à travailler sur des plans en 2D, où nous nous concentrons sur les flux et le parcours du client. Nous présentons ensuite ces plans au client pour validation, en prenant en compte leurs commentaires et suggestions pour trouver la meilleure solution pour eux. Pour les projets plus importants, nous pouvons également travailler sur des plans en 3D pour mieux visualiser le projet. Nous travaillons avec différents clients, certains ayant une connaissance approfondie de l’agencement tandis que d’autres font leur premier projet, dans ce cas-là nous leur proposons une enveloppe budgétaire pour les aider à mieux comprendre les coûts.
Est-ce important de faire appel à un agenceur spécialisé en pharmacie ? Pourquoi ?
Ma réponse ne va pas vous surprendre. Oui, c’est important, car c’est la notion de spécialiste qui me semble très importante et je pense que c’est vrai dans d’autres marchés aussi.
Nous avons notamment créé une division spécialisée dans la vente de tabac-presse, un domaine de plus en plus pointu qui exige des connaissances approfondies de l’environnement réglementaire.
Dans le cas de l’ouverture d’une pharmacie, une demande doit être faite à l’ARS et il y a des règles strictes à respecter. Les robots sont également de plus en plus courants dans les pharmacies, surtout dans les petits espaces, ce qui nécessite une planification minutieuse pour éviter toute interruption d’exploitation.
C’est pourquoi il est essentiel d’avoir des spécialistes pour des projets réussis, qui travaillent en étroite collaboration avec le client pour s’assurer que les besoins et les contraintes sont pris en compte. Les connaissances approfondies du spécialiste apportent une tranquillité d’esprit et des résultats financiers optimaux pour le client.
Quelles sont les principales difficultés dans votre métier ?
Le projet suit un cycle long et présente plusieurs obstacles administratifs, dont l’aléa ARS et les demandes d’autorisation qui ajoutent des contraintes problématiques, notamment les normes incendie et mobilité. Tout cela peut coûter jusqu’à 150 000 euros supplémentaires sans apporter de plus-value à l’espace de vente.
Le désalignement dans les équipes peut être une contrainte. En général, vous n’avez pas qu’un seul patron. Ils sont souvent deux ou trois, et il est donc important d’assurer la cohésion entre eux et l’ensemble de l’équipe dirigeante.
Quels sont les bénéfices pour un pharmacien suite à un projet d’agencement ?
Dans le domaine de l’agencement, des projets similaires peuvent avoir des retours sur investissement très différents. Chez Proexpace, une bonne conception peut conduire à des retours sur investissement en seulement 2 ou 3 ans pour la partie immobilier, contrairement aux travaux sur le bâti qui sont plus difficiles à estimer.
Proexpace se distingue par son excellent rapport qualité-prix et son expertise en matière de rapidité d’exécution, ce qui réduit les pertes d’exploitation pour les clients. Grâce à cela, ils peuvent augmenter rapidement leur retour sur investissement, même dans un environnement ouvert comme une pharmacie.
Pensez-vous qu’avec la nouvelle convention pharmaceutique, les projets vont s’accélérer dans le futur ?
Les pharmacies se segmentent en deux catégories : les grandes pharmacies axées sur l’offre multi-spécialisée, et les pharmacies de proximité qui mettent l’accent sur les services. Les grandes pharmacies ont un rôle clé dans les services de vaccination et de tests PCR, ce qui a des conséquences sur leur agencement. Les pharmacies de proximité ont également la possibilité de développer des services et spécialités avec des surfaces plus grandes. Cette tendance forte amène les pharmacies à réviser leur organisation et à développer des centres de services et des centres médicaux.
Quel est le budget approximatif d’un agencement ? Êtes vous plus cher qu’un menuisier traditionnel ?
Nous avons introduit le métal dans les pharmacies, ce qui nous a permis de nous différencier des autres acteurs du marché. En effet, à l’époque tout le monde utilisait du bois. Nous sommes entrés dans le domaine de la pharmacie grâce à notre expertise en grande distribution, où nous avons été contactés par des pharmaciens du Sud qui avaient remarqué notre travail dans les galeries marchandes.
Le métal a été choisi pour sa modularité et son rapport qualité-prix avantageux. Cette innovation a été très appréciée des pharmaciens qui n’avaient pas l’habitude de travailler avec ce matériau. Nous avons également apporté des notions de merchandising, de rentabilité et d’efficacité au mètre linéaire, qui étaient très novatrices pour les pharmaciens.
Aujourd’hui, le métal et le bois sont utilisés par les acteurs spécialistes de la pharmacie, mais notre expertise dans le métal nous permet d’être plus économiques que les menuisiers qui proposent des solutions uniquement en bois. Cependant, pour se différencier sur le marché actuel, il faut travailler sur le design. Nous travaillons donc sur un design opérationnel, qui met l’accent sur l’aspect pratique et utile de nos solutions pour les pharmacies.
En résumé, notre expertise en grande distribution et notre choix d’utiliser le métal nous ont permis de nous démarquer sur le marché de la pharmacie.
En ce qui concerne les coûts, le prix au mètre carré fluctue en fonction de la présence ou de l’absence de travaux à réaliser.
Sans travaux, le coût varie généralement entre 600 et 800 euros, alors qu’avec des travaux, il peut aller jusqu’à 1000-1200 euros. Cependant, cela peut être moins cher, entre 400 et 800 euros, selon l’ampleur du projet.
Les dimensions réglementaires peuvent faire augmenter considérablement les coûts, ce qui rend difficile la fourniture d’estimations précises. A contrario, les travaux de rénovation simple (remodeling) peuvent avoir un effet important sur le retour sur investissement, en seulement quelques mois à un an et demi.
Dites nous pour quelles raisons un pharmacien devrait choisir Proexpace ?
Proexpace offre deux avantages majeurs pour les pharmaciens : un retour sur investissement et une tranquillité d’esprit.
Les projets de pharmacie peuvent être très coûteux et engagent beaucoup de responsabilités. Les pharmaciens ont besoin d’une équipe de confiance pour les aider à gérer tous les aspects du projet. Ce sont des entrepreneurs passionnés et qui méritent leur réussite, mais ils prennent des risques importants et ont besoin d’un partenaire fiable pour les soutenir.